Menace sur le «cœur bleu de l’Europe»

La région verdoyante de Përmet, en Albanie, qui tente de développer un tourisme doux, est visé par un grand projet hydroélectrique. Une aberration écologique et économique, selon des habitants.

C’est l’un des derniers fleuves sauvages d’Europe, mais pour combien de temps encore? La Vjosa, qui coule entre les montagnes grecques et albanaises, pourrait bientôt être couverte de barrages. Les autorités de Tirana misent beaucoup sur l’énergie électrique pour développer le pays, peu industrialisé et miné par le chômage. Une stratégie qui inquiète la région de Përmet où l’on veut continuer d’attirer les touristes grâce à un environnement préservé.

«Hormis la mer, nous avons tout.» Voilà ce qu’annonce fièrement le grand panneau placé à l’entrée de Përmet. Au-dessus, se découpent les silhouettes des hauts sommets qui surplombent la petite ville du sud de l’Albanie. Le joyau de Përmet, c’est la Vjosa, un fleuve qui prend sa source en Grèce sous le nom d’Aoos et dévale les montagnes du Pinde avant de se jeter 270 km plus loin, à Vlorë, dans les eaux de l’Adriatique. Mais ce bijou naturel, l’un des derniers cours d’eau «sauvages» d’Europe, c’est-à-dire non transformé par l’homme, est menacé. Le gouvernement de Tirana prévoit la construction de huit barrages et de 23 minicentrales hydroélectriques sur son bassin versant.

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